> Innover pour s’entraîner
Pendant le long confinement du début de l’année 2020, les athlètes sont restés seuls chez eux. Enfermés, loin de leur piste, de leur tapis ou de leur ligne d’eau, ils ont dû trouver des solutions pour réussir à s’entraîner. Avec les Jeux olympiques de Tokyo en vue, ils devaient garder la forme, le moral et leurs muscles.
Sur sa terrasse, le judoka Teddy Riner s’est construit une salle de musculation. Dans son salon, le perchiste Renaud Lavillenie additionnait les pompes en ayant sa petite fille sur le dos. Dans une piscine de jardin, le nageur David Smetanine s’est accroché les pieds par un élastique pour avancer... sans avancer !
D’autres, comme le gymnaste Samir Aït Saïd (dont tu peux lire l’interview dans le 3e numéro du magazine), ont bricolé une petite salle de gymnastique (tapis de sol, espalier et steps) dans une chambre, ou encore jonglé avec des bouteilles d’eau pleines pour se muscler les biceps.
Ici et là, les champion·nes utilisaient leurs murs pour faire leurs pompes et passaient de longues minutes à faire de l’apnée, assis en tailleur, au milieu de leur salon, pour travailler leur respiration jusqu’à bien se relaxer. Résultats ? Les athlètes sont fins prêts pour les Jeux de Tokyo !
> Nager à sec
Quand il ne s’entraîne pas ou ne peut pas le faire, un athlète ferme les yeux et se repasse en boucle telle ou telle séquence de sa vie sportive (entraînements ou compétitions).
« On prend des images d’un évènement positif, de bons souvenirs, raconte Madeleine Malonga, championne du monde de judo. Et, comme lorsqu’on regarde une vidéo, on se le repasse en mémoire : c’est la visualisation ! ».
Comme un film, l’athlète se le repasse au ralenti (souvent !) ou en vitesse réelle : on dit qu’il s’entraîne à sec, en répétant les bons gestes dans sa tête. Cette technique est aussi très utilisée quand un athlète est blessé. Il se remet sur pied en fermant les yeux !
> Garder le moral
À la veille de Jeux olympiques sans spectateurs, sans familles, sans fêtes, sans sorties et avec masques, multiples tests et grandes distanciations, les athlètes se sentiront bien seuls au monde. Les entraîneurs, gardiens du moral des athlètes, veillent, pour les amener - malgré tout ! - vers la victoire. Ce qu’ils disent à leurs équipes pourrait bien nous servir à affronter des difficultés ou gérer des frustrations dans notre vie quotidienne. Les coachs ont la parole !
©FIBA
Vincent Collet, l’entraîneur de l’équipe de France masculine de basket :
« À cause de mesures très strictes, ces Jeux vont être très durs à vivre au quotidien. Au lieu de nous affaiblir, comme un coup de poing pourrait nous faire vaciller ou renoncer, je demande à mes joueurs de ne pas se laisser impressionner, d’être solidaires pour affronter tel problème en se disant que c’est aussi dur pour les autres. D’année en année, un athlète apprend à ne jamais rechigner ou être résigné, à toujours se relever et à être de plus en plus fort. »
©FFB
David Corteix, entraîneur de l’équipe de France féminine de rugby à 7 :
« Aller au combat et au contact des problèmes est notre quotidien au rugby. Face à de choses difficiles, je leur répète tous les jours que la première réaction est de ne pas baisser les bras. En toute situation, il faut trouver un point positif pour prendre le bon côté, parce qu’il y en a toujours au moins un. Puis rebondir, pour aller de l’avant ! »
Guillaume Gilles, l’entraîneur de l’équipe de France masculine de handball :
« Tout au long de sa carrière, un sportif développe des capacités d’adaptation extrême : la clé de sa réussite ! Devant chaque problème ou frustration à cause de telle ou telle mesure stricte, je demanderai à mes joueurs de toujours rester solidaires, positifs et de garder le sourire. Ainsi, l’esprit d’équipe va se renforcer et nous en sortions gagnants ! »