Peut-être as-tu vu cet été les images impressionnantes des feux de forêts dans le monde ? Celles des avions qui survolaient les incendies pour larguer de l'eau ? Peut-être es-tu tombé·e également sur des images de personnes se déplaçant en bateau dans les villes, avec de l’eau au niveau des étages des maisons ?
L’eau et le feu
Le mois d’août a été chaud bouillant. Le thermomètre a affiché 48,8 degrés en Italie. Du jamais vu en Europe ! Ces fortes chaleurs ont asséché les terres et favorisé la propagation des feux de forêts en Italie, mais aussi en Grèce, en Amérique et en Russie.
Un mois plus tôt, c’est l’excès d’eau qui était à la Une de l’actualité ! En Chine et en Europe, principalement en Allemagne et en Belgique, il a tellement plu en juillet que des inondations très importantes ont fait des dégâts considérables. Dans certains endroits, il a plu autant en un jour qu’en un mois « normal ».
« Code rouge pour l’humanité »
Si les incendies de forêt et les inondations sont des phénomènes qui ont toujours existé, les scientifiques sont formels : ils sont beaucoup plus fréquents de nos jours. Ils affirment aussi que si nous ne voulons pas que ce temps, complètement détraqué, le soit encore plus nous devons tous agir maintenant !
C’est ce qu’on peut lire dans le rapport publié cet été par les scientifiques du Giec, une organisation des Nations Unies (organisation qui comptent 193 pays) qui regroupe des spécialistes du climat. Le chef des Nations unies, Antonio Guterres, a même qualifié ce rapport de « Code rouge pour l’humanité ».
Réduire le CO2
Nous devons trouver des moyens de réduire la quantité de dioxyde de carbone, également appelé CO2, que nous rejetons dans l'atmosphère. Le CO2 est le principal gaz à effet de serre à l'origine du changement climatique.
Nous le produisons de toutes sortes de façons, principalement en brûlant du charbon, du pétrole et du gaz - les combustibles fossiles. Nous le faisons pour les transports, pour chauffer nos maisons et pour fabriquer des produits.
La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses personnes trouvent des solutions pour ralentir le réchauffement de la planète. Veena Sahajwalla est l’une d’elles.
En Australie, où elle vit, un journal l'a surnommée la « reine des déchets ». Pourquoi ? Parce qu'elle trouve des moyens de recycler les déchets de manière à nous aider à lutter contre le réchauffement de la planète. Veena est professeur d'ingénierie à Sydney et elle a inventé ce qu'elle appelle « l'acier vert ». C’est une méthode qui permet de fabriquer ce métal très utile en produisant beaucoup moins de dioxyde de carbone que dans la façon habituelle de faire.
Pourquoi c’est important ? Parce que l'acier est très utile et qu’il y en a partout : ordinateur, meubles, électro-ménager, voiture, bus,… Et parce que la fabrication de l'acier est l'une des industries les plus importantes et les plus polluantes au monde. Les usines fabriquent de l'acier en faisant fondre du fer et en y ajoutant du carbone provenant de la combustion du charbon. C’est une source importante de CO2.
La « reine des déchets » inspirée par les rues de Bombay
Veena, elle, a remplacé le charbon par… des vieux pneus en caoutchouc. Une bonne manière de donner une deuxième vie au milliard et demi (oui, 1 500 millions !) de pneus de voitures et de camions jetés chaque année ! Pour elle, les déchets sont « une opportunité » et « l'une de ces ressources inexploitées qui ne demandent qu'à être exploitées », comme elle l’a expliqué à la télévision australienne cette année.
Veena doit sa passion du recyclage à son enfance, en Inde. À Bombay, où elle vivait, « rien n'était gaspillé ». Dans cette très grande ville, où il y a énormément de pauvreté, on fait en sorte d’utiliser tout ce qu’on a sous la main. C’est cela qui a incitée la jeune femme à faire des études d'ingénieur et à consacrer sa vie au recyclage.
L'acier à l'hydrogène
Comme Veena, d'autres personnes s'efforcent de fabriquer de l'acier avec beaucoup moins de CO2. En août, une entreprise suédoise (Hybrit) a trouvé un moyen de fabriquer de l'acier sans charbon et a effectué sa première livraison à un client. Toujours en Suède, Volvo va utiliser ce type d'« acier vert » pour fabriquer des camions.
D'ici cinq ans, les entreprises espèrent produire de grandes quantités d'acier avec un procédé utilisant l'hydrogène et l'électricité propre à la place du charbon. Ce qui est passionnant dans l'industrie de l'acier, c'est qu'il n’y a pas une mais plusieurs solutions pour en produire avec beaucoup moins de CO2 !