Ce podcast s’intĂ©resse Ă sur une bonne nouvelle pour l’Ă©galitĂ© dans le football de haut-niveau. Et vous prĂ©sente Marta Vieira da Silva.
Transcription podcast du 24 septembre
Clarisse : Salut Isabelle ! TrÚs heureuse de retrouver une nouvelle coéquipiÚre chez WoW! Tu remplaces Alastair cette semaine ? Il est sur le banc de touche ?
Isabelle : Salut Clarisse ! Oui, câest moi cette semaine. Alastair me laisse entrer sur le terrain ! Ăa te dit de jouer un peu ?
Clarisse : Mais oui ! Je suis trĂšs joueuse !
Isabelle : Alors : sais-tu qui est le meilleur buteur en coupe du monde de foot ?
Clarisse : Tu me poses une colle ! Euh⊠Messi ?… Ronaldo ?…
Isabelle : En fait, je nâaurais pas dĂ» dire buteur, mais⊠buteuse⊠Câest une femme ! Elle sâappelle Marta Vieira da Silva et elle est brĂ©silienne.
Clarisse : Ah, je ne savais pas !
Isabelle : Je lâai aussi appris trĂšs rĂ©cemmentâŠ
Dâailleurs, elle nâimaginait sans doute pas quâelle en arriverait lĂ un jour quand elle Ă©tait petite. A lâĂ©poque, elle Ă©tait la seule fille de son village Ă jouer au foot. Et les gens disaient Ă sa mĂšre : « ne la laisse pas jouer ! », « ce nâest pas un sport pour les filles ! ».
Clarisse : Eh ben⊠Ils ont dĂ» changer dâavis depuisâŠ
Isabelle : Bien sûr ! Quand elle a été sacrée meilleure joueuse du monde, ils lui ont fait un triomphe.
Mais Marta a racontĂ© que sa rĂ©ussite nâavait Ă©tĂ© possible que parce quâelle nâavait pas abandonnĂ© au premier “non”.
Clarisse : Cela me rappelle lâhistoire de Billy Elliot, dans le film du mĂȘme nom.. Tu sais, câest lâhistoire dâun garçon passionnĂ© de danse⊠Et Ă qui on dit aussi souvent « non », parce que câest un⊠« sport de fille »âŠ
Isabelle : Jâai adorĂ© ce film !
Penser quâil y aurait des “sports de filles” et des “sports de garçons” fait aussi partie des idĂ©es reçues contre lesquelles Marta lutte encore. Elle est dâailleurs ambassadrice de lâONU Femmes, pour porter sa voix et raconter son histoire inspirante partout dans le monde. Et elle se bat Ă©galement pour que les championnes et les champions soient payĂ©s pareilâŠ.
Clarisse : On en est loin ?
Isabelle : Les footballeuses professionnelles gagnent en moyenne 12 fois moins que les hommes. Et quand on regarde le top 50 des sportifs les mieux payés ces 10 derniÚres années, on ne trouve que 4 femmes !
Clarisse : Et le sport de haut niveau nâest pas le seul milieu professionnel dans ce casâŠ
Isabelle : Tu as parfaitement raison, Clarisse ! Une femme touche en moyenne 8 euros quand un homme en reçoit 10 pour un travail à temps plein, en France.
Clarisse : On dirait quâil y a encore quelques matchs Ă gagner pour parvenir Ă lâĂ©galitĂ© ! Mais⊠Revenons au sport ! Comment est-ce quâon explique que les sportives soient tellement moins payĂ©es que les sportifs ?
Isabelle : on considĂšre que le sport fĂ©minin est moins spectaculaire, moins intĂ©ressant et ramĂšne moins de spectateurs⊠donc dâargent.
Pourtant, lors de la coupe du monde fĂ©minine de football â tu sais, celle qui a eu lieu en France en 2019 – il y a eu plus de 10 millions de spectateurs et spectatrices. Une audience comparable Ă celle de lâEuro 2016.
Clarisse : Les mentalitĂ©s Ă©voluentâŠ
Isabelle : Oui, et ça bouge sur le terrain des inĂ©galitĂ©s ! Les instances nationales du football du BrĂ©sil et de lâAngleterre, viennent de sâengager Ă supprimer lâĂ©cart de salaire entre ses Ă©quipes masculines et fĂ©minines. Avant eux, la Nouvelle-ZĂ©lande, la NorvĂšge et lâAustralie avaient lancĂ© le mouvement.
Ce qui est assez incroyable câest quâil y a 100 ans, en 1920, en Angleterre, deux Ă©quipes de femmes ont attirĂ© l’une des plus grandes foules jamais vues Ă cette Ă©poque. Les hommes ont eu peur que leurs clubs de foot ne perdent de lâargent si les gens se mettaient Ă prĂ©fĂ©rer regarder des matchs de femmes. Ils ont donc interdit le foot fĂ©minin au prĂ©texte ce nâĂ©tait « pas sain » pour les femmes. La fĂ©dĂ©ration de football les a empĂȘchĂ©es de jouer pendant 50 ans⊠Ăa fait donc seulement 50 ans que le foot fĂ©minin peut Ă nouveau exister.
Clarisse : Et comment cela se passe dans les autres sports ?
Isabelle : Le patin Ă glace ou le ski sont parmi les plus Ă©galitaires. Et, lâannĂ©e derniĂšre, câest le surf qui a pris la vague de lâĂ©galitĂ© de salaires. Tu as peut-ĂȘtre vu passer le slogan « les mĂȘmes vagues mĂ©ritent le mĂȘme salaire », sur les rĂ©seaux sociauxâŠ
Clarisse : Je me souviens, oui ! EspĂ©rons que toute la sociĂ©tĂ© surfe sur cette vagueâŠ
Isabelle : Il y a pas mal de personnes qui réfléchissent à cette question dans plein de milieux différents : le cinéma, les entreprises⊠Et qui agissent !
A propos de gens qui agissent, jâai discutĂ© rĂ©cemment avec Julien qui est directeur dâĂ©cole prĂšs de Lyon. Avec les enseignants et les 250 Ă©lĂšves de son Ă©cole, il sâest lancĂ© dans un grand chantier pour que les 20 garçons qui jouent au foot nâoccupent plus lâessentiel de la cour de rĂ©crĂ©.
Clarisse : Câest sĂ»r que ce nâest pas trĂšs Ă©quitable⊠Et quâest-ce que cela a donnĂ© ?
Isabelle : Dâabord, les footballeurs ont fait la tĂȘte. Puis, ils ont reconnu que ce nâĂ©tait pas juste et se sont mis Ă rĂ©flĂ©chir avec les autres enfants. RĂ©sultat ? Les filles comme les garçons peuvent sâinscrire auprĂšs de leurs professeurs pour faire partie des Ă©quipes de foot. Comme ce ne sont plus les garçons qui font les Ă©quipes, il y a plus de filles quâavant qui y jouent. Il a aussi Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© dâacheter des jeux de sociĂ©tĂ© gĂ©ants, un jeu de Mölkky, et des grandes cordes Ă sauter. Le terrain de sport pour les jeux de ballon est plus petit quâavant et pas au centre de la cour. Et tous les jeux sont devenus mixtes.
Clarisse : Merci pour toutes ces infos ! Tu mâas donnĂ© envie de taper dans le ballon, moi aussi ! (rire)
Isabelle : (rire) Ăa tombe bien, il y a assez de sportives chez WoW ! pour monter une petite Ă©quipeâŠ
Clarisse : Sans oublier Alastair !
Isabelle : Ăvidemment ! Câest pas notre genre de laisser les garçons sur le bord du terrain !
Voix
Clarisse
Voix
Isabelle
Production
Alastair