Louis-Matisse, 12 ans, ramasse les déchets plastiques sur les plages dans le sud-ouest de l’Angleterre. Il en fait des oeuvres d’art qu’il partage sur son compte Instagram : @minibeachcleaner.
Pourquoi nettoyer les plages ?
Je le fais car j’aime les animaux et je n’aime pas les voir mourir. Je me soucie de l’environnement. J’ai toujours nettoyé la plage. A 9 ans, mon frère m’a fait découvrir Instagram et encouragé à y partager mes découvertes. Nous avons commencé à faire des photos et cela a bien marché.
Cherches-tu des déchets spéciaux ou prends-tu ce qui arrive ?
Je ramasse tout le plastique que je trouve. Puis je le trie à la maison, je conserve tous les micro-plastiques, les bouteilles et les canettes pour les recycler. Ce qui ne peut pas être recyclé ou réutilisé va à la poubelle.
Combien en ramasses-tu ? Tu y vas tous les jours ?
En semaine, j’ai l’école et les devoirs. Mais le week-end et pendant les vacances, j’y vais tous les jours.
Qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil ?
Oui. En général, il pleut mais cela ne change rien. Je suis habitué.
Tu fais une photo tous les jours ?
Plutôt le week-end car je suis très occupé en semaine. Je réponds aussi à des commandes.
Quel genre?
Récemment, on m’a demandé un chat et une tortue. J’ai fait des arcs-en-ciel, des cœurs, beaucoup de choses.
Quelle est la chose la plus courante que tu trouves ?
Ce sont généralement des pastilles de plastique. Il y en a pratiquement partout sur les rivages. C’est un minuscule morceau à peine visible. Il faut avoir un bon œil car la plupart ont la même couleur que le sable. Ils font la taille de la nourriture pour poissons. Un poisson peut donc les manger. Cela se retrouve dans la chaîne alimentaire et nous mangeons du plastique à notre tour. Ce sont des particules issues des emballages.
Hier, j’ai trouvé 50 bouchons. Je récolte des tonnes de micro-plastique, de la mousse, du polystyrène, du matériel et du fil de pêche.
De quel endroit le plus lointain viennent les déchets ?
Du Maine (États-Unis). Et beaucoup d’étiquettes de homard du Canada.
Qu’est-ce qui venait du Maine ?
Ce petit morceau de plastique, c’est probablement issu d’une bouée de pêcheur.
C’est agaçant ?
Oui. En été, de nombreux jouets s’échouent. Les râteaux et les seaux sont si peu chers que personne ne se soucie de les perdre. Il y aussi des balles pour chien. J’en trouve environ trois à cinq à chaque sortie.
Te sens-tu découragé parfois ?
Oui, surtout après les tempêtes. La dernière fois, j’ai trouvé près de 500 à 600 bouts de déchets en une heure.
Penses-tu qu’une seule personne peut faire la différence ?
Oui. Chaque geste compte. Si tout le monde nettoyait la plage et que personne ne la salissait, ce serait propre. Davantage de gens s’investissent, ils me disent que c’est moi qui les ai inspirés. Cela me fait du bien et cela me donne envie de continuer parce que je sais que je fais une différence dans le monde.
Que feras-tu quand tu seras grand ?
Je ne sais pas encore, mais je songe à être biologiste marin pour étudier la faune.
Un message pour les enfants?
Même si vous ne vivez pas près d’une plage, vous pouvez ramasser des déchets dans les parcs ou la rue. Cela a toujours un impact car les déchets peuvent finir dans les égouts. Ils se découpent alors en petits morceaux et polluent.
Un message pour les lecteurs de WoW! ?
Peu importe où vous vous trouvez, vous pouvez toujours préserver l’environnement. Même si vous récupérez trois déchets par jour, ça compte. Recyclez aussi autant que possible.