De jeunes irakiens se battent pour les Droits de l’Homme
Pour beaucoup de personnes, la vie nâest pas facile en Irak et en Syrie. Tu as peut-ĂȘtre entendu parler ces derniers jours de batailles, de personnes blessĂ©es et mĂȘme dĂ©cĂ©dĂ©es dans les combats. Pourtant, il y a aussi une histoire qui parle de ceux qui rĂ©sistent quand on essaie de leur dire comment ils doivent penser, qui se battent pour pouvoir continuer Ă apprendre et Ă dĂ©couvrir le monde. Câest cette histoire que WoW! te raconte cette semaine.
Cette histoire est celle de Omar, Shahd et Faisal. Ils vivent en Irak, un pays qui se trouve au sud-est de lâEurope, entre lâAfrique et lâAsie. Dans ce pays, il nây a pas une grande diversitĂ© de livres. Quand on peut se connecter sur internet, il nây a presque rien en arabe, qui est pourtant la langue parlĂ©e dans ce pays. Cela signifie quâil est trĂšs difficile dâavoir des informations mais aussi dâapprendre de nouvelles choses. LâIrak est un pays qui a longtemps Ă©tĂ© en guerre et oĂč les hommes au pouvoir ne voulaient pas que la population sâinforme car cela aurait pu donner des idĂ©es de libertĂ© ou de rĂ©bellion. Dans ce pays, les gens ne pouvaient pas sâexprimer librement. Quand ils nâĂ©taient pas dâaccord avec les hommes au pouvoir, ils risquaient dâĂȘtre emprisonnĂ©s pour des paroles ou mĂȘme des pensĂ©es.
Il y a cinq ans, Mosul, une grande ville dâIrak proche de la frontiĂšre avec la Syrie, a Ă©tĂ© capturĂ©e par un groupe dâhommes armĂ©s appelĂ©s Daech. Les hommes de Daech ont voulu couper tout contact avec le reste du monde. Ils ont racontĂ© aux journalistes que tout allait bien Ă Mosul et que les gens Ă©taient heureux. Alors Omar a dĂ©cidĂ© que sa mission Ă©tait de parler, de tĂ©moigner de ce qui se passait Ă Mosul, mĂȘme si pour cela il devait prendre des risques.
Il a Ă©crit un blog en secret quâil a rĂ©ussi Ă publier jour aprĂšs jour sur internet. Les hommes de Daech ont essayĂ© de le stopper mais ils ont Ă©tĂ© chassĂ©s de Mosul avant dâavoir capturĂ© Omar. Aujourdâhui, la vie est toujours compliquĂ©e Ă Mosul, les gens ne trouvent pas de travail et la plupart vivent dans la pauvretĂ©. Omar lui, a eu la chance de pouvoir partir vivre en France et son nouveau projet est dâenvoyer des livres dans la bibliothĂšque de Mosul pour que les gens puissent lire et sâinformer.
Quand Daech Ă©tait Ă Mosul, Shahd Ă©tait Ă©tudiante et elle a Ă©tĂ© obligĂ©e dâinterrompre ses Ă©tudes car les femmes nâavaient plus le droit dâĂ©tudier. Elle dit quâelle sâĂ©chappait en lisant en secret tout ce quâelle pouvait trouver sur la science et lâespace. Maintenant Shahd fait partie dâun groupe de plus de 100 jeunes irakiens qui traduisent des livres en arabe sur internet pour quâun maximum de monde puisse avoir accĂšs au savoir. Les sujets quâelle aime particuliĂšrement traduire sont les droits de lâhomme et les femmes scientifiques, comme Marie Curie par exemple. Cette semaine, Shahd a dit Ă un journaliste anglais que le plus important pour elle est de faire comprendre que les femmes peuvent tout faire, comme les hommes.
Le projet de traduire des livres en arabe a Ă©tĂ© lancĂ© par Faisal, et sâinspire de la « Maison de la Sagesse », une bibliothĂšque construite en Irak il y a 1 000 ans dans laquelle se trouvait un trĂšs grand nombre de livres. Cette bibliothĂšque a Ă©tĂ© dĂ©truite il y a trĂšs longtemps et Faisal la reconstruit avec les techniques de communication dâaujourdâhui, lâinternet. Il dit que dans les pays oĂč les gens parlent en arabe, comme la Syrie et lâIrak, peu de monde ont accĂšs Ă lâĂ©norme quantitĂ© dâinformations contenue dans les livres et sur internet puisque trĂšs peu de choses sont traduites. Il y a 5% de la population de la planĂšte qui parle arabe mais sur internet seulement 0,6% est en arabe. Câest ce que Faisal et son Ă©quipe de traducteurs essaient de rĂ©Ă©quilibrer.
âCertains traducteurs ont de bonnes raisons dâĂȘtre tristes et sans espoir, car ils nâont connu dans leur vie que la guerre et les destructions. Pourtant, ils se lĂšvent tous les matins et traduisent des histoires sur la culture et la diversitĂ© parce quâils veulent faire partie dâune solution qui va faire de leur pays un endroit oĂč il fait bon vivreâ, dit Faisal.