Transcription du podcast, 18 décembre 2020
Clarisse : Salut Alastair !
Alastair : Salut Clarisse !
Clarisse : C’est bientôt Noël ! Le sapin, les cadeaux, un peu de repos et… peut-être aussi bonne dinde de Noël, si c’est la tradition chez toi aussi, en Écosse…
Alastair : Je ne serai pas en Écosse cette année, mais il est fort possible que je mange quand même de la dinde à Noël. Ce qui est sûr, c’est qu’à cette période de l’année, nous mangeons beaucoup de viande : 45 millions de dindes finissent rôties au four pour Thanksgiving, une grande fête américaine qui a lieu à peu près un mois avant Noël !
Clarisse : D’une manière générale, et même en dehors des fêtes, on mange de plus en plus de viande dans le monde entier. D’ailleurs, si on continue comme ça, j’ai lu qu’il faudrait en produire au moins le double en 2050, quand nous serons près de 10 milliards d’êtres humains sur la planète…
Alastair : Et c’est un vrai problème ! Parce que pour produire plus de viande, il faut élever plus d’animaux et faire pousser plus de nourriture pour eux. Aujourd’hui, 1 parcelle de terre cultivée sur 3 sert à nourrir le bétail. On estime aussi que les trois quarts des forêts abattues en Amazonie l’ont été pour produire de la viande ou des aliments pour les bêtes à viande. Et puisqu’on parle « chiffres » : sais-tu combien de litres d’eau il faut pour obtenir 1 seul kilogramme de bœuf ?
Clarisse : Euh… des dizaines… Non, des centaines…
Alastair : 1500 litres d’eau ! Oui, j’ai bien dit MILLE-CINQ-CENTS ! C’est l’équivalent de 10 bains ou de 20 douches.
Clarisse : Quoi ?!? Il faut presque l’eau d’un mois de ma p’tite douche matinale pour une côte de bœuf en famille ! Ça fait réfléchir…
Alastair : Figure toi que cela fait longtemps que des scientifiques y pensent… Et essaient de trouver des solutions. Dans les années 1990, l’un d’entre eux a commencé à chercher comment on pourrait fabriquer de la viande autrement qu’en élevant des animaux et en les tuant : dans son laboratoire !
Clarisse : De la viande en laboratoire ?… Ah ben tiens, c’est marrant ça ! J’ai revu récemment un vieux film drôle avec Louis de Funès et Coluche. Ca s’appelle « l’aile ou la cuisse ». Dans ce film, on voit un industriel qui fabriquent des poulets à base de pétrole et des légumes élastiques en caoutchouc. Du coup, je me dis que la viande de laboratoire, c’est dégoutant, non ?
Alastair : Pas du tout ! Et fabriquer de la viande en laboratoire n’a rien à voir avec ce qui se fait dans ce film drôle qui date de 1976 ! À l’époque, il se moquait de la nourriture industrielle…
Clarisse : Mais oui, « la malbouffe » !
Alastair : Ah, c’est ça ! C’est le mot français que je cherchais… Ce que je voulais te dire c’est que cela n’a vraiment rien à voir avec les scientifiques qui essaient de cultiver de la viande. Eux, ils n’utilisent pas de pétrole ! Et ils ne font pas des quantités énormes pour vendre beaucoup de poulets de mauvaise qualité ! Ils font de la recherche scientifique pour trouver des solutions pour nourrir les êtres humains tout en protégeant la planète. Ils prélèvent des cellules sur un animal – c’est-à-dire des parties microscopiques – et arrivent à faire en sorte qu’elles se reproduisent. Tout cela est fait en laboratoire et de manière très contrôlée, pour que cette viande artificielle ne puisse pas nous rendre malade, par exemple.
Clarisse : Mais elle pourrait quand même avoir un goût pas terrible, non ?
Alastair : D’après les informations que j’ai, elle a un goût proche de celle que nous mangeons habituellement.
Clarisse : Alors là, tu m’étonnes beaucoup ! A priori, je n’ai pas très envie d’en manger…
Alastair : Tu n’es pas la seule ! Dans le monde, il n’y a que 2 personnes interrogées sur 10 qui pensent que cette solution est vraiment réaliste pour l’avenir. Les gens ne sont pas encore très enthousiastes à l’idée de manger de la viande de laboratoire. Peut-être parce qu’elle est encore mal connue… Mais cela va changer. C’est une très bonne idée pour la planète, en tout cas !
Clarisse : Je continue quand même à trouver ça assez fou de me dire que ma dinde de Noël 2021 pourrait donc bien sortir d’un laboratoire ! On dirait vraiment de la science-fiction ! Il faudrait peut-être que je goûte pour me faire ma propre idée…
Alastair : Ce n’est déjà plus de la science-fiction ! Tu pourras bientôt goûter des nuggets de poulet fabriqué en laboratoire dans des restaurants de Singapour ! Ce pays vient d’autoriser la vente de cette viande fabriquée à partir de cellules de poulet. C’est une première mondiale !
Clarisse : C’est comme l’idée de manger des insectes grillés… Au début, ça nous semble trop dégoutant. Mais quand on sait que c’est une bonne source de protéines, comme la viande, et que d’autres êtres humains en mangent déjà, on se dit qu’il faudrait peut-être goûter avant de dire « BEURK »… Après tout, je mange bien des cuisses de grenouilles !
En tout cas, j’imagine déjà le menu de Noël 2021 : Criquets grillés en apéritif… Dinde de laboratoire en plat principal… J’ai un an pour me faire à cette idée !
Alastair : Tu auras sans doute un peu plus de temps… Pour l’instant, les viandes artificielles sont encore rares et chères. Mais là aussi, des gens cherchent des solutions pour que cela coûte moins cher de les produire.
Clarisse : En attendant, on peut réduire sa consommation de viande… C’est une solution qui ne coûte rien et qui fait du bien à la planète. À condition de manger des protéines sous d’autres formes bien sûr. Les steaks de soja, par exemple !
… Merci Alastair pour toutes ces infos bien utiles !
Alastair : De rien, Clarisse ! Je te souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année…
Clarisse : Très bonnes fêtes à toi aussi… avec ou sans dinde !