Un nouveau cœur artificiel est proposé aux malades. Ce cœur, nommé Aeson et fabriqué par la société Carmat, a été imaginé il y a plusieurs années déjà, mais il a d’abord fallu faire des essais cliniques pour l’améliorer. Jérémy, un père de famille âgé de 30 ans, a vécu avec cette machine dans le corps pendant trois mois avant de recevoir une greffe d'un nouveau coeur en mai dernier. C'était une première en France.
Pas assez de dons d’organes
Michel Kindo, chirurgien cardiaque à l’hôpital de Strasbourg, explique que « c’est fréquent que le cœur dysfonctionne. Malgré tous les médicaments qu’on donne, il faut parfois réaliser une greffe cardiaque ». Le service dans lequel il travaille a implanté un des premiers cœurs artificiels Carmat en France.
Il existait jusque-là des technologies pour aider un cœur malade à mieux fonctionner, comme le stent, par exemple. C’est un petit tube métallique installé au niveau des artères qui transportent le sang du cœur aux organes du corps. Mais, parfois, c’est tout le cœur qu’il faut remplacer or il a actuellement une pénurie de don d’organes et donc de cœurs. «Il y a un peu plus de deux patients par coeur disponible. Environ 700 à 800 patients attendent un cœur chaque année et seuls 300 vont en recevoir un », précise le professeur Kindo.
Dix cœurs par mois
Le cœur artificiel permet donc de remplacer un cœur malade le temps de trouver un cœur humain pour l’implanter définitivement. Et pour mettre en place cette nouvelle machine, on retire presque tout le cœur du patient (on ne laisse que les oreillettes, c’est par là que le sang arrive). Une telle opération existait déjà mais les cœurs artificiels qu’on implantait jusque-là étaient beaucoup moins performants. Grâce aux petites batteries de rechanges, portées dans un sac en bandoulière, le patient peut reprendre une vie presque normale.
En plus, cette nouvelle machine est plus « bio compatible », elle s’adapte mieux au corps humain et il y a donc moins de risques de complications. Mais avant que tous les patients en profitent, il va falloir attendre encore un peu. Car fabriquer un cœur comme celui-là prend plus d'un an, entre autres parce qu’il faut commander des pièces électroniques particulières. L’entreprise va bientôt en produire dix par mois.